Lauréate de concours internationaux, premier prix du concours international de musique de chambre de Trondheim, Pauline Buet, violoncelliste archet douée et enjouée, se produit sur les scènes majeures du monde, de France mais aussi dans sa ville, à Cachan.

Après 33 représentations au théâtre du Châtelet pour Les Misérables, la comédie musicale de tous les records, Pauline Buet n’a pas oublié le théâtre Jacques Carat dans sa tournée classique. En 2023 déjà, avec David Violi, au sein de l’ensemble I Giardini (fondé en 2011), elle y présentait un programme dédié à Chopin et Poulenc. Cette année, l’ensemble a choisi Chausson et surtout Fauré, dont la violoncelliste et le pianiste sont fous. « Jouer au théâtre Jacques Carat, c’est la grande classe et sa programmation est d’une^l grande qualité », déclare celle qui, pourtant, écume les lieux les plus prestigieux du monde : Cité interdite, théâtre des ChampsÉlysées, Villa Médicis… et même l’auditorium Pierre-Bergé de la Villa Majorelle où personne n’a jamais été autorisé à jouer et enregistrer ! Reste qu’être « accueillie à domicile est un énorme luxe. » Habitante de la ville depuis quatre ans, la musicienne y a débuté récemment la danse hip-hop. À voir sa chorégraphie échevelée sur Fame postée sur Instagram, la virtuose possède également quelques talents. Et pas mal d’humour ! Une note « nécessaire dans un monde professionnel si exigeant ». Loin de se prendre au sérieux, elle enjoint « à dépasser la compétitivité, une aptitude inculquée au CNSM* ». À sa sortie, Pauline se perfectionne à l’Escuela Superior de Música Reina Sofía (Madrid), à la Hochschule für Musik (Leipzig), à la Chapelle Musicale Reine-Elisabeth (Bruxelles) et travaille entre autres avec la violoncelliste de renom Emmanuelle Bertrand.

Avec une mère violoncelliste, un père baryton, un frère aujourd’hui bassiste dans l’orchestre du Luxembourg, et une sœur aînée à qui, toute petite déjà, elle piquait le violoncelle, sa voie était toute tracée. Dans cet environnement, elle a eu « cette chance de savoir très tôt ce qu’(elle) voulait faire ». Une vocation qu’elle explique aussi grâce à des liens du son noués in utero. Un peu plus tard… à 3 ans, Pauline suit l’enseignement maternel « très ludique, à base de plaisir du jeu, d’écoute et de découverte ». Cette joie de jouer, elle la transmet à son tour, par le biais de son violoncelle. Cet instrument serait celui qui s’approcherait le plus de la voix humaine. « Il cherche à raconter quelque chose », note la musicienne. Cette joie encore lui dicte ses choix entre projets qu’elle mène autour de la musique classique ou romantique et sa prédilection pour les formations chambristes. « La musique de chambre est l’endroit où je me sens dans mon élément. Elle nécessite de savoir s’exprimer tout en laissant la place à l’autre. J’aime l’idée de former un petit groupe au service de la musique. L’engagement de chacun y résonne. Une expérience passionnante où s’opèrent des échanges, une recherche de l’humanité de chacun. Comme dans la vie ! »

Comme la nouvelle génération de musiciens classique, l’artiste mêle créations d’aujourd’hui et répertoire d’hier. Elle collabore avec des artistes aux univers musicaux différents (Juliette Armanet, Alain Souchon, Michel Jonasz). En revanche, la composition, elle la laisse à son compagnon, Emmanuel Touchard, avec qui elle poste de petites facéties vocales sur les réseaux. Et I Giardini consacre l’album, The Wheel (2024) à la compositrice américaine Caroline Shaw, notamment prix Pulitzer de musique. Décidément, Pauline a plus d’une corde à son violoncelle.

2025 : sortie du Temps des Lilas chez Pentatone music
2020 : I Giardini nommé aux Victoires de la Musique Classique pour Nuits. L’album reçoit un Choc Classica et un diapason d’or
2021 : bleu, enregistré au musée Yves Saint-Laurent (Marrakech)
2009 : premier Prix et Prix du Public au Concours International de Musique de Chambre de Trondheim (Norvège)
2007 : diplômée du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris
1983 : naissance à Caen